Le mardi de la lutte contre le décrochage scolaire

Mardi 30 septembre, c’était un peu l’après-midi du décrochage scolaire de partout…

Il y avait le forum de lutte contre le décrochage organisée par la Région Ile-de-France, et en même temps, une après-midi organisée par le LIEPP, laboratoire de recherche de Sciences-Po sur le même sujet.

N’écoutant que mon courage, je me suis dédoublée, commençant par la Région et terminant par le LIEPP.

Un compte-rendu exhaustif serait un peu long mais la Région en publiera un de sa journée (en attendant, vous en avez un petit du café pédagogique) et les études présentées au LIEPP sont disponibles sur Internet, là et là.

Alors, pour les absents, quelques petites phrases pour briller en société

“La lutte contre le décrochage scolaire est une lutte contre les inégalités ” rappelle la vice-présidente de Région en Introduction qui raconte aussi qu’il y avait 2 établissements qui mettaient en place des pédagogies innovantes contre le décrochage scolaire en 2000 et qu’il y en a 119 aujourd’hui!

Le chercheur Benjamin Moignard a rappelé le rôle du diplôme très spécifique à la France, la montée de la mobilisation de l’échelon local pour lutter contre le décrochage scolaire et s’interroge “Est ce qu’un dispositif de lutte fait de la prévention pour limiter les risques de décrochage ou est-ce qu’on s’intéresse à un petit groupe de décrochés ?”

Pour faire de la prévention, une façon de faire est de travailler sur le climat scolaire explique Benjamin Moignard.

En discutant avec mon voisin, je découvre quelques belles initiatives dont http://traitdunion93.e-monsite.com  qui vise à prévenir le décrochage scolaire!

Philippe Goémé, homme de terrain, rappelle qu’un partenariat ce n’est pas de la sous-traitance ou du partage des tâches, ce sont des objectifs opérationnels communs, ajuster les temporalités pour éviter la mise en jachère des jeunes.

En effet, le temps moyen de décrochage est de 2,5 ans et ça fait partie des choses qui nous énerve beaucoup à Transapi.

Hop, il est déjà temps d’aller au LIEPP écouter Pierre-Yves Bernard et Christophe Michaut.  J’obtiens quelques chiffres: 57% des décrocheurs sont des hommes et l’enseignement général et technologie a son lot de décrocheurs : un tiers, on a tendance à sous-estimer ces décrocheurs.

Les trois quart des décrocheurs n’ont pas leur Brevet! Il faut les envoyer sur TransiMOOC.

Les chercheurs rappellent qu’on décroche souvent “pour” (trouver un travail, voyager, etc.) et pas toujours “contre”. Les élèves qui en ont marre de l’école veulent quand même une école! confirme Stéphane Bonnery

La dernière étude de la journée, celle de l’économiste Eric Maurin, montre que le dialogue avec les parents est un bon outil de lutte contre le décrochage scolaire. L’étude est convaincante même si je n’aime pas l’idée que ce qui fonctionne c’est de rendre ‘réalistes’ les aspirations des enfants… Quand on a 15 ans on doit pouvoir rêver et progresser! On ne doit pas avoir à se dire “ah oui, je vais rêver d’être secrétaire toute ma vie”

J’ai envie d’aider les jeunes à être irréalistes mais à être portés par leurs rêves.

Le chercheur rappelle que la non participation au brevet des collège est un indicateur avancé du décrochage scolaire… et ça c’est un outil précieux pour faire de la prévention.

Enfin, et ça ce n’est vraiment pas connu, sachez que le plus fort risque de décrochage scolaire en France est en milieu rural!