18:28 / 03 décembre 2014 / Transapi Comptes-rendus
Aider tous les collégiens à réussir ?
Colloque Fondation de France :
Aider tous les collégiens à réussir ? Pratiques et controverses
Pour un compte-rendu plus interactif, on peut se rendre ici.
Cet événement a rassemblé 12 intervenants, experts en éducation à la Cité Internationale Universitaire de Paris: mêlant Education Nationale et Fondations.
L’objectif de ce colloque était de transformer les pratiques éducatives au sein du collège et de positionner ce dernier, en qualité d’acteur de développement territorial. A ce titre, cette journée de rencontre proposait de réfléchir aux différentes expérimentations et de contribuer à la culture du changement nécessaire pour que l’école puisse répondre dès à présent au grand défit d’une école juste et efficace.
Selon Philipe Lagayette, le président de la Fondation de France, le collège est l’endroit où se produit le décrochage, il peut être aussi l’endroit de prévention.
La ministre de l’Education nationale, Madame Najat Vallaud-Belkacem, rappelle que le décrochage scolaire est le résultat de causes multiples, imbriquées et individuelles. Ces causes ne doivent pas occulter les facteurs collectifs.Ces facteurs révèlent, de fait, la responsabilité collective du pouvoir public, des partenaires associatifs engagés pour construire une société plus juste. Un des facteurs importants pour la ministre est le déterminisme social, la France est en 26e position, sur 28 pays, en matière d’inégalité scolaire.
C’est une difficulté sociale et scolaire qui s’aggrave pour les élèves issus de l’immigration. Ils risquent deux fois plus que les autres d’être en échec scolaire.
De plus, les élèves issus de milieux défavorisés de manière générale, ont des probabilités plus élevées de redoubler à la différence de ceux qui sont issus de milieux favorisés. Depuis les années 2000 ces chiffres s’aggravent. De 2003 à 2012 le système scolaire est devenu plus inégalitaire. Cela signifie qu’un élève issu du milieu défavorisé a moins de chances de réussir en France. Le second facteur de décrochage est la norme. Le fait de ne pas pouvoir suivre le groupe (fait qui n’enlève pas la valeur intrinsèque de l’élève) peut représenter une grande souffrance. Le rôle de l’école est de permettre à chaque élève d’acquérir de façon pérenne un socle commun de connaissances, compétences ou culture que les élèves doivent maitriser à la fin de leur scolarité obligatoire. Mais le rôle de l’école est aussi de tenir compte du rythme et des capacités de chaque élève pour attendre ce socle commun.
Les dispositifs relais et les actions innovantes telles que celles qui sont mises en place grâce à l’appel à projet fait par la Fondation de France.
Depuis cinq ans, ce sont plus de 200 projets qui ont été étudiés et 263 de ces projets ont bénéficié d’une subvention dont le montant moyen était de 9500€.
Cette journée démontre assez brillamment qu’on peut s’inscrire dans un socle commun, un cadre globale, dans des programmes, dans la fonction d’établissement et en même temps réussir à se créer des espaces d’initiative et d’espaces d’innovation. L’utilisation du numérique, de l’art et la culture aide les élèves à acquérir le gout de l’école. Najat Vallaud-Belkacem croit aux différentes initiatives et actions pour aider les élèves. A ce titre, la ministre signe un nouveau partenariat avec la Fondation de France et elle engage son ministère pour trois ans, en apportant un soutien financier d’une somme de 600000 euros. C’est un nouveau partenariat en matière d’éducation pour permettre la réussite de chaque élève.
Ce colloque permet également de repenser la lutte contre le décrochage scolaire. Le décret de la loi de la fondation de l’école prévoit un retour en formation des jeunes de 16 à 25 ans sortis du système scolaire sans qualification professionnelle. Concrètement, les jeunes de 16 à 25 ans, sans qualification obtiendront dans les 15 jours suivants leur demande, un entretien avec un conseiller du service public d’orientation que le ministère de l’éducation mettra en place. Cet entretien va permettre de leur présenter toutes les possibilités qui peuvent être proposées.
La Ministre réaffirme son engagement dans lutte contre le décrochage. Cette dernière n’est pas nouvelle, mais ce qui a changé est la manière dont l’école l’aborde aujourd’hui et la manière dont on l’aborde ensemble. Plus qu’hier les écoles sont responsables des enfants qui leur sont confiés jusqu’à la fin de leur vie scolaire. L’Éducation nationale se soucie aussi des élèves au-delà de la fin de l’obligation scolaire en participant à favoriser l’insertion professionnelle.
Claudia Barrantes