10:06 / 31 janvier 2014 / Muriel Epstein Comptes-rendus Expérimentations

On apprend aussi de ses erreurs…

Si la plupart des expériences que nous menons sont enthousiasmantes et sont plutôt des réussites (cf le témoignage de Rachel, la dynamique autour des vidéos de cours ou encore les témoignages sur notre site) , il est évident que nous tâtonnons beaucoup et qu’il est important de comprendre ses échecs.

J’ai ainsi fait 2 erreurs, que je voudrais relater en espérant éviter à d’autres les mêmes.

Le cas de Matthieu

Matthieu est un garçon de 16 ans, scolarisé en seconde professionnelle filière vente. Il n’aime pas du tout le lycée, mais il aimerait l’aimer; en attendant, il n’y va plus du tout… Quand je lui envoie un SMS pour lui parler de Transapi, il est enthousiaste et traverse tout Paris dans l’après-midi qui suit pour venir. Le premier entretien se passe très bien et il est motivé et à l’heure pour venir une première fois en permanence.

Lorsqu’il vient la première fois, au lieu de le mettre immédiatement au travail, je lui propose les différents questionnaires conçus pour évaluer notre dispositif. En effet, nous souhaitons apprendre de nos expérimentations et donc mesurer ce que nous faisons.

Pas de chance, la mesure perturbe le phénomène: le fait de faire des tests est considéré comme une activité à part entière par Matthieu qui assimile ses tests à Transapi. En fait, nous lui avons demandé de faire le test ETES (sur l’estime de soi)

Ainsi, Matthieu n’apprécie pas du tout ce qu’il considère comme sa première séance de travail à Transapi et trouve qu’on se moque de lui: il n’apprend rien et répond à des questions qu’ils considère comme ineptes. Matthieu ne reviendra plus malgré quelques contacts téléphoniques. Nous n’avons pas réussi à l’empêcher de décrocher.

Au moins, nous ne proposons plus aux jeunes de faire le test ETES, en tous les cas, pas au tout début.  Et tant pis pour l’évaluation du dispositif: il faut savoir garder ses priorités.

Epilogue

Je venais de rédiger ce post de blog quand Simon, photographe qui fait un reportage sur les jeunes ni en emploi ni à l’école me passe le bonjour de Matthieu.

J’avais donné les coordonnées de Matthieu à Simon, avec son accord. Ils se sont vus. En fait Matthieu a trouvé du travail, et cherche à intégrer le lycée autogéré l’an prochain.

 

Le Foot- Calcul mental

L’an dernier, avec un groupe de garçons décrocheurs et fans de foot, je décide d’inventer un jeu de foot calcul mental pour mobiliser leur mémoire kinesthésique (celle liée au mouvement).

Le jeu est le suivant: on s’envoie un ballon de foot, au pied, avec un calcul à faire, par exemple “5+16″ et la personne qui reçoit le ballon doit répondre. Si elle n’y arrive pas dans les 3 secondes qui suivent, c’est l’émetteur qui doit répondre.

Mon espoir est le suivant:

  • les jeunes vont être mobilisé physiquement
  • le jeu va valoriser leur adresse (ils sont tous très doués dans la classe)
  • les aspects calculatoires vont devenir des réflexes
  • Ils vont rester concentrés

En fait, malgré l’enthousiasme des jeunes, le jeu tombe à plat rapidement faute de règles suffisamment précises, sur les calculs notamment. Les jeunes font rapidement des calculs complexes dans leur tête avant d’envoyer le ballon, de mettre le récepteur en échec et de donner la réponse avec un calcul qu’ils ont fait antérieurement.

Je pense que l’idée de départ n’est pas mauvaise mais il faudrait le perfectionner… si quelqu’un a des idées ? des expériences similaires réussies?

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