L’école m’a tué, du harcèlement scolaire au décrochage

A Transapi, nous constatons régulièrement que les jeunes ne décrochent pas de l’envie d’apprendre mais d’un groupe.

Un gamin, bien avec ses copains à l’école, qui n’apprend rien, continuera à y aller tandis qu’un enfant ou un ado qui adore apprendre mais qui est menacé moralement ou physiquement quand il se rend en cours cessera d’y aller. Cela provoque par exemple de la phobie scolaire.

A travers un court métrage d’une petite demi-heure, le très jeune et brillant Maël de Cort et l’auteure de “De la rage dans mon cartable“,  Noémya Grohan retracent une fiction malheureusement très inspirée de faits réels qui raconte le harcèlement puis le suicide d’un enfant de 13 ans.

Le film décrit l’absence de parole de l’enfant, le harcèlement et l’exclusion continuelle, l’aveuglement des adultes (parents qui pensent à un caprice, enseignants qui s’inquiètent ou non mais sans aller plus loin), l’impunité des enfants harceleurs qui semblent inconscients de ce qu’ils font.

Lors de l’avant-première où j’ai eu la chance d’être invitée, Maël, Noémya et le proviseur d’un lycée ayant soutenu le tournage ont expliqué le silence du harcèlement scolaire, la honte d’être harcelé. Ils ont aussi expliqué comment le harcèlement scolaire, phénomène vieux comme l’école, se double de cyber-harcèlement, comment les témoins de harcèlement n’osent pas parler de peur que ce soit leur tour, l’absence de formation sur la question des surveillants et du personnel de l’éducation nationale en général.

La salle était comble pour cette avant première et l’émotion était palpable parmi les spectateurs dont une jeune femme a témoigné durant le débat que “grâce au film, elle n’aurait plus honte d’avoir été harcelée”. De quoi renforcer Noémya dans son action solidaire pour son association Génér’action Solidaire qui lutte contre le harcèlement scolaire, association à laquelle les bénéfices du film sont reversés.

Ce film peut servir de support à tout professionnel ou tout parent qui voudrait ouvrir la possibilité de parler à des enfants qui pourraient être harcelés. Comme l’a dit la mère d’un enfant victime “je ne pensais pas qu’il pourrait être victime de harcèlement et ne pas m’en parler; je suis tombée des nues quand je l’ai appris”.

Merci Maël de m’avoir invitée et je vous souhaite un beau succès.