21:18 / 21 avril 2014 / Muriel Epstein Comptes-rendus

Rencontres nationales des CEMEA sur le décrochage scolaire

Les 9 et 10 avril 2014, les CEMEA Picardie organisaient leurs rencontres nationales à Amiens, autour d’un thème qui m’est cher : la lutte pour l’accrochage scolaire.

Ces conférences ont permis d’apprendre ou de ré-entendre plein de points essentiels que je vais vous résumer ici.

La plaquette des rencontres des CEMEA Picardie sur le décrochage scolaire
Une plaquette MLDS lors des rencontres des CEMEA Picardie sur le décrochage scolaire (cliquez pour agrandir)

Première conférence

Le sentiment d’inutilité sociale est un facteur de décrochage scolaire, rappelle la chercheuse Maryse Esterle, qui propose également 4 postures de rapport au savoir afin d’analyser le décrochage scolaire :

1)     Une utilisation pragmatique : des bonnes notes pour un bon métier

2)     L’école sert à comprendre le monde (les élèves les plus épanouis à l’école)

3)     L’école comme bouée de sauvetage face à un monde violent, école refuge

4)     La scolarité subie (les pré-décrocheurs qui subissent une école obligatoire)

Elle rappelle que les décrocheurs sont souvent, d’abord, des poly-exclus.

A Transapi, nous avions fait les mêmes constats, d’où la proposition que les jeunes soient acteurs de l’école et s’entraident.

Le collège innovant Clisthène propose également un témoignage complètement en accord avec les résultats des travaux de recherches de Maryse Esterle :

–        La motivation doit être soutenue par les compétences et l’autonomie des élèves par les liens

–        Pour qu’un élève réussisse, il faut que les professeurs y croient

–        La prévention du décrochage scolaire se fait par le réaménagement des rythmes scolaire et notamment l’existence d’un temps d’accueil avec un petit déj commun

–        Les séquences de travail y sont plus longues que dans les établissements classiques et sont encadrées par 2 adultes (comme à Transapi ou dans les micro-lycées, hasard ?)

–        Les temps disciplinaires ont lieu le matin et des ateliers ont lieu l’après-midi

–        La régulation de l’équipe adulte se fait au moyen de 3 réunions par semaine dont une importante avec un ordre du jour et une animation tournante (ça nous manque à Transapi)

–        Le collège sans note ne pose pas de souci en 6ème, 5ème mais est plus dur en 4ème, 3ème pour le brevet des collèges

On notera tout au long des 2 journées que les pratiques qui fonctionnent pour lutter contre le décrochage scolaire marchent aussi avec les élèves en situation de réussite à l’école.

Deuxième conférence

La deuxième table ronde est également pleine d’enseignements.

Un chercheur rappelle que beaucoup d’enseignants ne connaissent pas les territoires et leurs partenaires et l’importance d’impliquer les élèves

« Tu me dis, j’oublie ; tu m’enseignes, je retiens ; tu m’impliques, j’apprends »

Danielle Zay raconte que l’école doit s’adapter aux élèves et non l’inverse… Tiens, c’est ce que j’avais dit à l’échappée volée!

La même chercheuse raconte que pour lutter contre le décrochage scolaire, il faut faire des bonnes bouffes… est-ce en partant d’un constat proche que Transapi a pensé aux cafés ?

Enfin trois autres constats ont fait complètement écho à ce que nous comprenons à Transapi :

–        Tout le monde a besoin d’être accompagnés que ce soit les jeunes, les profs, etc

–        C’est le système de « classe » qui pose un problème et non le nombre d’élèves dans la classe. Le groupe doit être polymorphe

–        Il est essentiel de faire exister des espaces intermédiaires entre l’école et la rue, des espaces d’apprentissage via l’éducation populaire dans l’école et de l’école hors l’école

Au final, nous voici confortés dans nos actions, avec encore de nouvelles piste!

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