10:18 / 21 décembre 2013 / Transapi Comptes-rendus Expérimentations Témoignages TICE TransiMooc

TransiMOOC au collège

Cette semaine, j’ai testé avec mes élèves de quatrième la réalisation de petites vidéos explicatives de 3 minutes.

Il s’agissait pour moi de tester l’intérêt des méthodes que nous employons dans le cadre du projet TransiMOOC avec des élèves plus jeunes et un autre cadre de travail (classe entière, trois fois une heure).

Je leur ai donc proposé de réaliser une vidéo présentant un des évènements de la période 1789 – 1815 que nous venions d’étudier. Nous avons regardé différents types de vidéos possibles : vidéo-prototyping, conférences et même un extrait de « l’histoire racontée par des chaussettes », pour l’utilisation de marionnettes… Ils avaient trois heures en groupe de deux (librement choisis) pour réaliser l’ensemble de leur projet. J’ai ajouté que si leurs vidéos étaient de bonne qualité, j’aurais la possibilité de les mettre en ligne et de les proposer aux élèves de troisième qui révisent leur bac – première réaction d’élève : « mais madame, comment ils vont le savoir ? » qui montre un souci primordial : la communication.

Quels résultats ? Tout d’abord, la motivation suscitée est sans commune mesure avec un cours « classique ». Pour preuve, à la fin des trop courtes trois heures, une élève me demande si j’ai cours de 11h à 12h pour finir, les autres proposent qu’on finalise les tournages à la rentrée.

 

Les élèves, autonomes, transforment la posture du professeur : je me retrouve plus à guider et canaliser qu’à transmettre du savoir. Ils expérimentent, essaient, se corrigent les uns les autres et surtout sont très demandeurs d’approfondissements de toutes sortes (couleur des chaussures, usages du tabac, vêtements du bourreau de Louis XVI…) auxquels je suis parfois en peine de répondre. Premier point à améliorer : prévoir la prochaine fois une heure en salle informatique puisque le manuel, leur cours et leur professeur ne suffisent pas à leur curiosité. L’autre point à améliorer est celui du cadrage. Celui que j’avais choisi ici, très souple et libre, a permis une grande créativité chez certains élèves mais a représenté un obstacle pour d’autres qui ne savaient pas dans quelle direction porter leurs efforts. Il faut donc prévoir plusieurs types de cadrage pour proposer à ceux qui le souhaitent une progression étape par étape.

 

Mais surtout, c’est leur propre changement de posture qui est frappant. Dans ce cadre, ils ne sont pas producteurs de savoir – il faudrait pour cela travailler sur des archives en histoire, des interviews en géographie par exemple. Mais l’usage des TICE les place dans une posture de transmission de savoir qui renouvelle leur rapport au contenu des cours et surtout à la mise en forme de ces contenus :

 

« Mais madame, c’est pour les troisièmes ce cours ? Les troisièmes d’ici ? »

J’acquiesce.

« Alors ils vont jamais comprendre ! « le bruit court… » ils vont jamais comprendre !

– (sa camarade intervient) Mais si, c’est des troisièmes quand même

– Non non non, on met « les gens disent »… ou alors « il y a une rumeur »… Pas « le bruit court » ! »

 

Un autre élève ramène sa propre caméra : celle du collège lui paraît de bien mauvaise qualité. Le visionnage des premières réalisations lui donnera d’ailleurs entièrement raison.

Enfin, dans ce collège de ZEP, où certains élèves décrochent dès la sixième, ces cours présentent un dernier intérêt : du fait de leur souplesse et des nombreux rôles à tenir, il est toujours possible d’intégrer l’élève qui n’est pas venue depuis 2 semaines… « Justement, on n’avait personne pour filmer, tu veux bien être cameraman ? ». Sourire garanti !

Elsa Goujard

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